Netanyahou doit partir, pour le bien d’Israël !

Le 4 novembre, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant la résidence du Premier ministre Netanyahou à Jérusalem pour réclamer sa démission. En cause, sa gestion de la crise, qui met gravement en danger la vie des otages, et son échec à empêcher les attentats du 7 octobre par le Hamas. D’autres manifestations ont eu lieu à Tel Aviv, sans compter d’innombrables réunions moins publiques et des actions plus restreintes.

Les familles des otages continuent de manifester devant la Knesset, plaidant pour que l’on privilégie la négociation dans la perspective de libérer les personnes détenues. Selon un sondage publié le 4 novembre pour la chaîne israélienne Channel 13, 76 % des personnes interrogées pensent que Benjamin Netanyahu devrait démissionner.

Avant cette nouvelle crise, Israël avait déjà connu de longs mois de protestations contre le Premier ministre, accusé de corruption et de vouloir réformer le système judiciaire à des fins politiques. Aujourd’hui, cependant, les accusations sont incomparablement plus graves : nettoyage ethnique systémique à Gaza, transformation délibérée de la bande de Gaza en « camp de concentration à ciel ouvert » et financement des extrémistes du Hamas (voir AS 43/23).

Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les cercles dirigeants qui ont toujours considéré Israël comme un pion utile sur leur échiquier géopolitique, commencent à craindre que le génocide à Gaza n’aille trop loin, faisant perdre à l’Occident le peu de crédibilité qui lui reste. Ainsi, dès le 30 octobre, on a pu lire dans le Financial Times de Londres, un éditorial appelant à un cessez-le-feu et à mettre fin à la « violation manifeste du droit humanitaire international » dans la bande de Gaza.

Par ailleurs, l’économiste américain Jeffrey Sachs, devenu fervent adversaire de l’« ordre unipolaire du monde », s’inquiète pour l’avenir de l’Etat hébreu. Dans son article du 31 octobre, intitulé « Les amis ne laissent pas leurs amis commettre des crimes contre l’humanité », il met en garde : « Israël manque de temps pour se sauver – non pas du Hamas, qui n’a pas les moyens de le vaincre militairement, mais de lui-même. Les crimes de guerre commis par Israël à Gaza, qui s’apparentent au crime de génocide selon le Centre pour les droits constitutionnels, menacent de détruire les relations civiles, politiques, économiques et culturelles d’Israël avec le reste du monde. Les appels se multiplient en Israël pour la démission immédiate du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Un nouveau gouvernement israélien devrait saisir l’occasion de transformer le carnage en paix durable grâce à la diplomatie. » (Une traduction en français de l’article, paru sur commondreams.org, est disponible ici.)