Les présidents Biden et Macron annoncent un regain d’aide militaire à l’Ukraine

Dans une grotesque parodie de l’histoire, la commémoration du 80ème anniversaire du Débarquement des forces alliées sur les plages de Normandie le 6 juin 1944 (le jour J), a été transformée en gala en faveur de la guerre, de la vengeance et de la militarisation de la société. Elle coïncidait avec la visite du président Biden et du président Zelensky en invité spécial, qui se sont tous deux déchaînés contre la Russie. Emmanuel Macron a profité de cette occasion solennelle pour accuser les Russes, qui ont subi de loin les plus grosses pertes dans la guerre contre le nazisme, de trahir le message du Débarquement.

Si le président français espérait profiter de cette cérémonie pompeuse pour éviter la débâcle de son parti aux élections européennes quelques jours plus tard, c’est tout le contraire qui s’est produit (voir ci-dessus).

Lors de sa rencontre à Paris avec son homologue ukrainien, Joe Biden a promis un nouveau paquet d’aide militaire à Kiev, à hauteur de 225 millions de dollars. Selon un communiqué du Pentagone, cela comprend des missiles pour les systèmes de défense aérienne HAWK, des missiles antiaériens Stinger, des roquettes HIMARS, des obusiers de 155 mm, des obus d’artillerie de 155 mm et 105 mm, des systèmes de mortier de 81 mm, des véhicules blindés de transport de troupes M113, etc.

Le même jour, Emmanuel Macron a déclaré qu’une coalition de pays avait accepté d’envoyer des formateurs militaires en Ukraine, sans fournir de détails concrets. Le Washington Post a vu dans ses propos le signe que la France et d’autres alliés pourraient désormais accepter d’« envoyer des troupes de pays de l’OTAN sur le sol ukrainien, une idée que certains alliés, dont les États-Unis, considèrent depuis longtemps comme menant potentiellement à une escalade ».

Par ailleurs, le président français a annoncé le transfert de Mirages 2000-5 (sans donner de chiffre), afin de « permettre à l’Ukraine de protéger son ciel ». En outre, les pilotes ukrainiens seront formés en France, et il propose de « former et équiper » 4500 soldats en Ukraine. Pour le citer, installer des camps d’entraînement « dans l’ouest de l’Ukraine, dans la zone libre », ne constituerait pas une escalade.

Invité à prendre la parole devant l’Assemblée nationale le 7 juin, Volodymyr Zelensky a rejeté tout dialogue avec Vladimir Poutine visant à mettre fin à la guerre dans l’état actuel des lignes de front. Il est probable qu’il défendra la même position lors de la conférence organisée par la Suisse le week-end prochain, où aucune discussion sérieuse sur la paix n’est attendue.