Le jeu de poker électoral d’Emmanuel Macron

La décision du Président français de dissoudre l’Assemblé nationale, suite aux résultats catastrophiques de sa majorité lors des européennes, et de tenir de nouvelles élections dès le 30 juin, a provoqué un véritable électrochoc en France (voir AS 24/24). Il s’agit là d’une mesure de dernier recours qui n’a été utilisée que six fois durant la Ve république.

Mais loin de déboucher sur une nouvelle majorité autour de Macron, le choc a créé une scission du pays en deux blocs, à l’extrême droite et à l’extrême gauche, avec un centre affaibli. Qui plus est, le chef du parti de droite Les Républicains a rejoint le Rassemblement national, tandis que la crainte d’une victoire du RN a poussé les partis « de gauche » à s’unir dans un « Front populaire ».

À ce stade, les sondages donnent une majorité de 52 % au RN, ce qui ne laisserait à Emmanuel Macron que deux options : un gouvernement de cohabitation avec pour Premier ministre Jordan Bardella, du RN, ou sa propre démission. On pourrait penser que Macron a mal calculé les conséquences de sa décision, mais certains signes troublants suggèrent qu’il entend propulser le RN dans un gouvernement de cohabitation, comme l’a noté Jacques Cheminade dans une déclaration sur son compte X (voir AS 24/24).

Les Français peuvent-ils espérer un changement positif, alors qu’ils sont aux prises avec une inflation élevée, des emplois mal payés, des coûts énergétiques en hausse, une délinquance inquiétante due au trafic de drogue et une guerre en Ukraine qui risque de devenir une troisième guerre mondiale ? Hélas non.

Aucun des partis n’appelle à des négociations de paix en Ukraine, tous soutenant les livraisons d’armes à Kiev. En échange d’un accord avec le néo-conservateur Raphaël Glucksman, du PS, pour créer le Front populaire, La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon a abandonné sa demande de négociations et a dû accepter l’engagement en faveur d’un « soutien indéfectible à la résistance ukrainienne ». Si l’extrême droite et l’extrême gauche proposent des mesures pour améliorer le pouvoir d’achat de la population, comme la réduction des taxes sur les produits énergétiques ou l’abrogation de la loi sur les retraites, le RN envisage la suppression de l’aide médicale de l’Etat pour les immigrés en situation irrégulière et le remplacement du traditionnel droit du sol (jus soli), qui favorise l’intégration, par le droit du sang (jus sanguinis).

Dans ce contexte, et en raison du calendrier électoral extrêmement court, le parti Solidarité & Progrès de Jacques Cheminade a décidé de présenter trois candidatures hautement symboliques dans des circonscriptions des Français de l’étranger, axées sur la nécessité d’arrêter une troisième guerre mondiale et de rejoindre la dynamique des pays des BRICS et du Sud global. Jacques Cheminade lui-même se présente dans la 11ème circonscription couvrant la Chine, la Russie et 47 autres pays d’Asie, d’Europe de l’Est et d’Océanie, Sébastien Périmony dans la 9ème circonscription couvrant l’Afrique, et Odile Mojon-Cheminade, dans la 10ème circonscription couvrant le Moyen-Orient. Trois autres campagnes sont menées en France métropolitaine.

Campagnes à suivre ici.