Le Hamas approuve un accord de cessez-le-feu, mais Netanyahou compte le bloquer

Renonçant à une disposition prévoyant qu’Israël cesse complètement la guerre à Gaza, le Hamas s’est dit prêt à soutenir l’accord de cessez-le-feu proposé par Washington. Un responsable du Hamas et un responsable égyptien, tous deux restés anonymes, ont déclaré à l’agence AP le 6 juillet que cet accord en trois phases commencerait par un cessez-le-feu « plein et entier » de six semaines, au cours duquel les otages âgés, malades et de sexe féminin seraient libérés en échange de centaines de prisonniers palestiniens. Pendant ces 42 jours, les forces israéliennes se retireraient des zones densément peuplées de Gaza et autoriseraient le retour dans le nord de la bande des personnes déplacées.

Simultanément, selon ces responsables, le Hamas, Israël et les médiateurs négocieraient les termes de la deuxième phase, qui pourrait inclure la libération du reste des otages, civils et militaires, et d’autres prisonniers et détenus palestiniens par Israël. La troisième phase comprendrait le retour des corps des personnes décédées, et le lancement d’un projet de reconstruction sur plusieurs années.

Selon ce représentant du Hamas, le groupe a donné son accord après avoir reçu de la part des médiateurs « des engagements verbaux et des garanties » que la guerre ne reprendrait pas et que les négociations se poursuivraient jusqu’à la conclusion d’un cessez-le-feu permanent. « Maintenant, nous voulons voir ces garanties sur le papier », a-t-il déclaré.

Si le Premier ministre israélien a accepté de reprendre les entretiens en vue d’un éventuel accord, il a souligné le 7 juillet qu’il ne signerait aucun document excluant la reprise des combats par Israël tant que ses objectifs ne seraient pas pleinement atteints, ou autorisant le retour des Palestiniens déplacés dans le nord de la bande de Gaza. Ce, malgré l’opposition croissante, en Israël même, à une guerre qui dure depuis maintenant neuf mois, a tué 38 000 Palestiniens, en a blessé des centaines de milliers et a rendu la bande de Gaza invivable – sans permettre pour autant d’atteindre ces objectifs. Le 6 juillet, dans tout Israël, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour demander au gouvernement d’accepter l’accord de cessez-le-feu approuvé par le Hamas.

Par ailleurs, comme l’écrivait le New York Times il y a dix jours, nombre de chefs militaires israéliens incitent le gouvernement à accepter un cessez-le-feu, ne serait-ce que pour permettre aux forces armées de se reposer et de mieux se préparer à un éventuel conflit prolongé avec le Hezbollah au Liban. Le chef adjoint du Hezbollah, le cheikh Naim Kassem, avait déclaré il y a quelques jours à l’AP que si un cessez-le-feu était déclaré à Gaza, son groupe cesserait immédiatement de soutenir militairement le Hamas.

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