Le chef d’état-major français : « l’Occident doit se préparer à des temps très durs »

« Il faut se préparer à des temps assez durs, sinon très durs, pour l’Occident », avertit le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées françaises. Alors que la « récusation du modèle occidental » ne cesse de se renforcer, on entre dans une nouvelle ère, où l’Occident est contesté et où l’on voit « une fragmentation de l’ordre international extrêmement forte ». Cet ordre a été « fondé sur le droit, construit par le monde occidental, et nous sommes accusés de l’avoir construit pour le monde occidental », évoquant « en parallèle la montée d’un ordre alternatif (…) qui veut nous pousser dehors ».

Le chef d’état-major s’adressait aux responsables du Medef (l’organisation patronale) et d’une dizaine de grands groupes français, lors d’une cérémonie à Paris destinée à lancer le manifeste ProMilès, un partenariat entre ces entreprises et le militaire, plus spécialement voué à former pour le secteur privé des soldats blessés, renforcer les réserves et offrir un emploi aux conjoints de militaires. Le président Macron veut en effet doubler le nombre de réservistes, actuellement au nombre de 40 000, appelés à soutenir les plus de 200 000 soldats de l’armée française. Aujourd’hui, estime le général Burkhard, « le recours à la force est désinhibé et apparaît comme la manière la plus forte d’imposer sa volonté et de résoudre les différends ».

« Ne croyons pas qu’on va revenir au monde d’avant. Ce qui se met en place, on va devoir vivre avec », a lancé le chef d’état-major à son auditoire, comprenant aussi bien des géants du secteur militaire (KNDS, Thalès, Dassault Aviation, etc.) que du secteur civil (Société générale, Michelin, Schneider Electric, etc.).

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