France : Jacques Cheminade et S&P en campagne contre la guerre

A quelques jours des élections législatives, après seulement deux semaines de campagne, la France semble bien partie vers l’instabilité (voir AS 24, 25/24). Les sondages continuent de donner une confortable avance au Rassemblement national, suivi par le Nouveau Front populaire de la gauche, le parti d’Emmanuel Macron étant relégué à la troisième position. A ce stade, il est impossible de prévoir quelle sera l’issue du second tour, le 7 juillet.

Compte tenu du délai de campagne extrêmement court, décidé par un président Macron obsédé par son maintien au pouvoir malgré sa débâcle aux européennes, le parti Solidarité & Progrès (S&P) de Jacques Cheminade a choisi de présenter des candidats dans trois circonscriptions symboliques des Français de l’étranger, les 9ème, 10ème et 11ème, couvrant respectivement le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Eurasie (Chine, Russie, Ukraine et 46 autres pays), afin d’orienter le débat vers le principal danger du moment, la menace d’une troisième guerre mondiale, et sur la nécessité de s’allier avec le Sud global pour l’arrêter. Jacques Cheminade est lui-même candidat dans la 11ème circonscription. Trois autres membres de S&P se présentent en France métropolitaine et exigent de leurs adversaires des positions claires sur la question.

Cheminade a accordé de courtes interviews à deux grands médias russes francophones, Sputnik et RT, aux International Reporters et à russreinfo.ru, portant sur la proposition du président Poutine en matière de sécurité. Il a également été interviewé par des médias chinois tels que sinofrance.net et insidetaiwan.net, qui s’adressent plus particulièrement aux Français vivant en Chine, ainsi que par Mandarin TV en France et CGTN.

Dans sa déclaration de candidature, Cheminade souligne l’importance de cette vaste région pour la paix et la prospérité mondiale. En matière de politique étrangère, il estime qu’elle ne doit plus dépendre « de ceux qui ont pris le pouvoir à Washington, mais [doit], au nom de notre souveraineté nationale, s’accorder avec les pays du Sud global et des BRICS+, lesquels entendent faire respecter leur propre souveraineté. Je soutiens leurs initiatives, notamment celle de la Chine, pour un système international gagnant/gagnant. Il ne s’agit pas de se rallier à quiconque mais de s’entendre avec les forces qui montent dans le monde. Je me battrai pour qu’une France libérée puisse être présente à Kazan, les 22 et 24 octobre, bien entendu sans Emmanuel Macron.

« Il s’agit de participer à une nouvelle architecture de sécurité et de développement mutuels dans le monde, à l’avantage de chaque pays et à l’image des principes du Traité de Westphalie. Ne laissant personne au bord du chemin, ni les grands ni les ‘petits’ pays, comme je le disais dès 1995, de l’Atlantique à la mer de Chine. Les trois Initiatives du président Xi Jinping sont un bon contexte pour démarrer. L’Inde, membre des BRICS, qui compte près de 20 % de la population mondiale, est le complément essentiel de ce Sud planétaire. Le Vietnam est cher à notre cœur. L’Australie doit devenir un pivot essentiel. »

Il poursuit : « En Ukraine comme au Moyen-Orient, j’appelle à arrêter les combats par la négociation et la reconstruction. La France ne doit plus fournir d’armes à l’Ukraine ni se mêler d’intervenir sur son territoire. Je trouve criminel de la part de l’OTAN de livrer les Ukrainiens à la mort dans une guerre par procuration fatalement perdue. Je condamne son extension continue vers les frontières russes, qui a entraîné l’intervention du Président Poutine. Il ne s’agit pas pour nous de la justifier mais de la comprendre. Notre Président est devenu, lui, un va-t-en-guerre, Raphaël Glucksmann l’a toujours été et Jordan Bardella s’est rallié à l’OTAN, la gauche est sans principes ni programme. Je suis pour le plan de paix que les présidents Lula et Xi Jinping viennent de présenter. Je suis donc pour la dissolution de l’OTAN, devenue le bras armé de la City, de Wall Street et des services anglo-américains. Je n’ai rien contre les Etats-Unis en tant que nation, mais tout contre les forces militaro-financières qui l’occupent. Je suis pour une alliance des travailleurs et des citoyens du Nord que nous sommes avec les peuples du Sud planétaire. »

Les campagnes des candidats de S&P à suivre ici.