Face aux perdants de l’UE, Orban joue les trouble-fêtes

Le 27 juin, le Conseil européen a formellement approuvé les candidats aux trois plus importants postes de l’UE qui avaient été proposés par la « majorité Ursula », en référence à Ursula von der Leyen. Alors que la Hongrie a voté contre les trois candidats, l’Italie a refusé à Kaja Kallas le poste de haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et à Antonio Costa la présidence du Conseil, tout en s’abstenant lors du vote pour reconduire von der Leyen à la présidence de la Commission.

Si la Commission actuelle était déjà mauvaise, la nouvelle s’annonce encore pire, avec la nomination de Mme Kallas en remplacement de Josep Borrell. La Première ministre estonienne est une russophobe connue, qui soutient l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et prône la désintégration de la Russie en une myriade de petites nations distinctes comme solution optimale. Elle reconnaît par ailleurs qu’à un moment donné, les pays de l’OTAN pourraient être amenés à déployer des troupes en Ukraine pour empêcher la défaite de Kiev.

Toutefois, vu la désunion au sein du Conseil européen, il est toujours possible que cette Commission soit rejetée le 18 juillet lors du vote au Parlement européen. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé la formation d’une nouvelle faction à Strasbourg, baptisée « Patriotes pour l’Europe », à laquelle ont adhéré des partis politiques de cinq nations. Il en faut sept pour former un groupe parlementaire.

Etant donné que la Hongrie assure la présidence tournante de l’Union européenne depuis le 1er juillet et pour un mandat de six mois, les projets de Bruxelles risquent d’être contrariés. Dès le lendemain, Viktor Orban a inauguré sa mission avec éclat en effectuant une visite surprise à Kiev.

Dans un éditorial paru dans le quotidien Magyar Nemzet du 29 juin, le chef du gouvernement hongrois explique ce qui l’a incité à créer un groupe parlementaire. « L’Europe est en crise. L’ordre européen s’évapore sous nos yeux. (…) La capacité de l’Europe à faire valoir ses intérêts au niveau de la politique internationale a régressé. »

Il accuse la bureaucratie bruxelloise de « vivre dans une bulle » et d’entraîner l’Europe dans une guerre où « le continent n’a rien à gagner, mais peut facilement tout perdre. Pourtant, tous les jours, nous constatons que rien ne coûte trop cher pour eux en matière de guerre. Les bureaucrates de Bruxelles veulent cette guerre, ils la considèrent comme la leur et ils veulent vaincre la Russie. On n’arrête pas d’envoyer de l’argent des peuples européens en Ukraine, les entreprises européennes se sont fait tirer dans le pied avec les sanctions, l’inflation a augmenté et des millions de citoyens européens se retrouvent plongés dans des conditions de vie difficiles. »

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