Défaites décisives pour l’Ordre ancien en Europe et aux États-Unis

En passant en revue les faits marquants de la semaine dernière, on est frappé par l’effondrement accéléré de l’ordre néolibéral dominant, contrastant avec l’émergence affirmée d’un nouvel ordre. Un signe implacable du désaveu de cet ordre révolu transparaît dans les résultats électoraux en France, après la défaite cinglante pour Emmanuel Macron dans les élections européennes (voir ci-dessous). En dissolvant l’Assemblée générale, il a parié gros et a perdu gros. Beaucoup y voient un signe avant-coureur de ce qui risque d’arriver en Allemagne lors des élections prévues dans trois Lands d’ici quelques mois.

Plus violent encore, le séisme déclenché aux Etats-Unis par le débat entre Donald Trump et Joe Biden le 27 juin. D’ores et déjà, les alliés des États-Unis en Europe songent à quitter le navire en perdition. Est-ce un hasard si Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à négocier (par le biais d’intermédiaires) avec la Russie, ou que le chef de file de l’opposition allemande, Friedrich Merz, a appelé à une fin rapide de la guerre en Ukraine ? Certains se demandent même si le coup de poker du président Macron n’était pas un moyen détourné d’éviter un virage politique dans la même direction.

Ce qui provoque de telles répercussions n’est pas seulement la perception que la candidature de Joe Biden est désormais condamnée, mais le fait que la population américaine et les citoyens du monde entier ont compris que le président des États-Unis est une marionnette dont les ficelles sont tirées par ce que Lyndon LaRouche appelait le « gouvernement invisible » et que Ray McGovern a baptisé MICIMATT (complexe militaro-industriel, Congrès, médias, monde académique, think-tanks). Qui décide donc de la politique américaine en ce moment, se demande le journaliste Seymour Hersh, entre autres (voir ci-dessous). Indépendamment de ce qui sera finalement décidé lors de la convention démocrate, dans la deuxième quinzaine d’août, Joe Biden et ses contrôleurs auront le doigt sur le bouton nucléaire pendant au moins les six mois à venir.

Quoi qu’il en soit, la situation restera extrêmement volatile, les maîtres de l’ordre ancien refusant de perdre leur emprise sur les événements. Leurs efforts sont toutefois de moins en moins efficaces, alors que la majorité des nations se rangent derrière le nouvel ordre émergent, pour lequel la proposition de l’Institut Schiller en faveur d’une Nouvelle architecture de sécurité et de développement offre une orientation claire.

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