Comment expliquer le succès du modèle économique chinois

Face à la campagne effrénée menée en Occident contre la politique économique et l’influence de la Chine dans le monde, le Global Times a décidé de riposter en publiant « une série d’entretiens approfondis et d’articles d’économistes, experts et universitaires de différents pays » qui « réfutent la rhétorique occidentale ». Le premier de cette série est un entretien avec Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, paru dans le numéro du 22 mai du quotidien.

A la première question portant sur l’approche de « développement de haute qualité » proposée par la Chine et les résultats déjà obtenus, Mme LaRouche répond : « Au vu de son succès économique, il est évident que la Chine a découvert la clé d’une méthode scientifique et économique conduisant à une croissance qualitative continue. Cette clé, c’est l’intégration continue de l’innovation scientifique et technologique dans le processus de production.

« Les détracteurs occidentaux sont généralement si biaisés idéologiquement qu’ils tendent à confondre gain monétaire et croissance physique de l’économie et à juger le succès d’une économie en fonction de la valeur numérique de la monnaie en tant que telle. Or, certains investissements peuvent avoir des rendements spectaculaires à court terme, mais s’avérer désastreux pour les fondamentaux de l’économie à moyen ou long terme. C’est pourquoi la Chine a pris de nombreuses mesures pour freiner et finalement éliminer la spéculation, tant au niveau national qu’international.

« Le ‘développement de haute qualité’, selon moi, signifie qu’en mettant la créativité culturelle de toute la nation au centre de l’économie, on libère chez les gens cette qualité qui est la source du progrès scientifique et technologique. »

Pour Zepp-LaRouche, la Chine est devenue un point d’ancrage de stabilité pour l’économie mondiale, car sa politique économique est axée sur « le développement de la production physique et de l’infrastructure moderne », ainsi que sur les technologies d’avant-garde. « En revanche, les pays occidentaux ont fait preuve d’une négligence flagrante en matière d’investissement et de maintenance des infrastructures. Au lieu de mobiliser les programmes de relance nécessaires pour revigorer les infrastructures matérielles et immatérielles, les États européens et les États-Unis se sont lancés dans une militarisation frénétique de leurs économies, qui a des précédents funestes dans l’histoire européenne du XXe siècle. »

Concernant l’impact sur les pays du Sud, Zepp-LaRouche estime que « du point de vue de l’avancement de l’espèce humaine dans l’histoire universelle, il ne fait aucun doute que la Chine apporte une contribution civilisationnelle unique, non seulement en ayant sorti de la pauvreté près d’un milliard de ses propres habitants, mais en offrant son aide aux pays du Sud pour qu’ils en fassent autant ». Ainsi, leurs accords avec la Chine devraient leur permettre d’« accéder directement à des technologies de pointe et augmenter leur revenu national dans un avenir prévisible ».

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