Bouleversement dans le camp démocrate : Robert Kennedy Jr. et Tulsi Gabbard soutiennent la campagne de Trump

À dix semaines de l’élection, la campagne présidentielle américaine reste imprévisible et sans précédent. La vice-présidente Kamala Harris a été adoubée candidate démocrate à la dernière minute, tandis que Robert F. Kennedy Junior, ancien candidat démocrate devenu indépendant, a partiellement suspendu sa campagne le 23 août, tout en soutenant Donald Trump.

La convention nationale du Parti démocrate a confirmé notre évaluation selon laquelle l’investiture de Kamala Harris résulterait d’un « coup d’État en douceur », imposé par des bailleurs de fonds craignant la défaite inévitable d’un Joe Biden visiblement inapte face à Trump. Mais si Biden a été évincé, sa politique est toujours de mise, notamment en ce qui concerne la guerre en Ukraine et la volonté de maintenir le statut des Etats-Unis comme seule superpuissance dans un monde unipolaire.

Kamala Harris elle-même a déclaré à Chicago : « Je veillerai à ce que l’Amérique dispose toujours des forces de combat les plus puissantes et les plus létales au monde. » Pour ce qui est de l’Asie du Sud-Ouest, tout en se disant préoccupée par la souffrance des Palestiniens, elle soutient la livraison d’armes et d’argent à Israël, conduisant à en tuer davantage.

Au milieu de la « Kamala-mania » montée par les médias, les sondages montrent une courte avance de la candidate démocrate au niveau national et des résultats extrêmement serrés dans les Etats qui, traditionnellement, ne sont acquis ni à l’un ni à l’autre parti. Mais la décision de Kennedy ajoute à l’incertitude. Au moment fort de sa campagne d’indépendant, après avoir été exclu des primaires démocrates, il était crédité de 25 % des intentions de vote, mais c’était avant de devenir la cible d’une campagne de dénigrement dans les médias.

Lors d’un meeting conjoint avec Donald Trump en Arizona, RFK Jr. a précisé qu’il avait décidé de retirer sa candidature dans ces États indécis pour éviter d’enlever des voix à Trump là où il pourrait faire la différence. Il a également parlé d’arrêter tout soutien américain à une guerre en Ukraine qui risque, selon lui, de mener à une guerre nucléaire contre la Russie. Il a condamné avec force la censure des médias et les récits inventés de toutes pièces, qui étouffent tout débat public. Trump a confirmé son intention d’ouvrir les dossiers restés secrets sur les assassinats de John et de Robert Kennedy, respectivement oncle et père de RFK Jr. Raison de plus pour que l’élite américaine redoute une nouvelle présidence Trump !

Signalons un autre coup dur pour la campagne de Kamala Harris, le soutien apporté à Donald Trump par Tulsi Gabbard, ancienne députée démocrate, ancienne candidate démocrate à la présidence et farouche adversaire des guerres permanentes menées par les Etats-Unis. Nous sommes proches d’une guerre nucléaire, a-t-elle déclaré le 26 août, « c’est pourquoi je soutiens Donald Trump. Il nous fera tourner le dos à la guerre. »

Cependant, jusqu’à présent, ni Kennedy ni Gabbard, pas plus que Trump, n’ont critiqué le soutien apporté par l’administration Biden à Benjamin Netanyahou, avec l’appui des milliardaires du complexe militaro-industriel auxquels ils se disent opposés. Toutefois, ces deux ralliements, qui soulèvent la question de qui profite de ces guerres impériales, pourraient permettre à Trump de rétablir son profil de « populiste » luttant contre l’establishment de Wall Street et de Washington.