Quelle politique pour le nouveau gouvernement polonais ?

D’après les résultats préliminaires des élections nationales polonaises du 15 octobre, le gouvernement actuel du PiS devrait être remplacé par une coalition des trois partis d’opposition, qui ont obtenu au total 53,1 % des voix. Le nouveau Premier ministre serait Donald Tusk, l’ancien Premier ministre de 2007 à 2014 et ancien président du Conseil européen de 2014 à 2019. Cette coalition disposerait de 248 des 460 sièges du nouveau parlement national, contre 200 pour le parti Droit et Justice (PiS).

Le PiS a récolté beaucoup de voix parmi les électeurs catholiques du monde rural, mais nombre d’agriculteurs ont voté PO afin de pénaliser le PiS pour avoir accepté la politique agricole dictée par Bruxelles. En effet, le gouvernement avait d’abord accepté l’importation de céréales ukrainiennes, au détriment de celles, plus chères, produites en Pologne. Puis, face aux manifestations massives de producteurs, l’importation a été interdite. Par ailleurs, de nombreux électeurs sont fermement opposés à la répression exercée par le gouvernement, notamment dans le secteur judiciaire et des médias, ainsi qu’à sa politique anti-avortement. Le très libéral Donald Tusk est considéré comme un pro-européen, ce qui, vu la politique menée par la Commission européenne, ne promet rien de bon en termes économiques.

L’approvisionnement énergétique sera un thème clé pour toute nouvelle coalition. En viendra-t-elle à soutenir la tendance pro-nucléaire du gouvernement sortant, qui vient de choisir la technologie Westinghouse AP1000 pour une centrale qui doit être construite à Lubiatowo-Kopalino, en Poméranie ? En outre, la Pologne étant dépendante à 70 % du charbon pour son énergie, il est peu probable qu’un nouveau gouvernement à Varsovie renonce aux centrales à charbon avant de disposer d’un substitut adéquat dans le nucléaire – que cela plaise ou non à la Commission européenne.