Aucun répit pour la population de Gaza, sur fond de tensions montantes avec le Liban

Le 23 juin, au moins huit personnes ont été tuées lors d’une attaque aérienne israélienne près d’un centre d’aide servant de siège principal à l’UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) dans la bande de Gaza. Des centaines de personnes s’étaient réfugiées dans ses locaux, après avoir été déplacées de leurs habitations. La veille, plus de 42 personnes avaient péri dans des attaques contre le quartier d’Al-Tuffah à Gaza et le camp de réfugiés d’Al-Shati, où 25 personnes sont mortes sur le coup.

À Rafah, les chars israéliens ont pénétré en force dans les parties ouest et nord de la ville, après s’être emparés de l’est, du sud et du centre, faisant des dizaines de victimes. Les tirs d’avions, de chars et de navires au large de la côte ont provoqué une fuite en masse hors de la ville, qui abritait il y a quelques mois encore plus d’un million de personnes déplacées.

Le même jour, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a mis en garde contre « l’anarchie totale » à Gaza, dont la population de 2,3 millions d’habitants est gravement menacée par la famine. « La plupart des camions transportant l’aide humanitaire à l’intérieur de Gaza sont maintenant pillés », a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant qu’Israël empêchait l’ONU d’avoir recours à la police civile palestinienne pour sécuriser les distributions.

Guterres a également fait part de sa profonde inquiétude face à l’escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah au Liban, précisant que les forces onusiennes de maintien de la paix s’efforçaient de calmer la situation et d’éviter toute erreur de calcul. « Un geste irréfléchi – une erreur de calcul – pourrait déclencher une catastrophe qui irait bien au-delà de la frontière et, en toute franchise, au-delà de l’imagination, a-t-il déclaré. Soyons clairs : les peuples de la région et du monde ne peuvent se permettre que le Liban devienne un autre Gaza. »

Le 18 juin, Washington a envoyé un émissaire spécial, Amos Hochstein, au Liban et en Israël pour tenter de désamorcer la crise. Mais, selon Middle East Eye, face à la flambée des tensions, il a averti brutalement les responsables libanais qu’Israël se préparait à lancer une offensive limitée contre le Hezbollah et que les Etats-Unis la soutiendraient en l’absence de solution diplomatique.