Le procureur de la CPI demande la délivrance d’un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahou

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, Karim A.A. Khan, a annoncé le 20 mai qu’il sollicitait la délivrance de mandats d’arrêt pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son ministre de la défense Yoav Gallant, ainsi qu’à l’encontre de trois dirigeants du Hamas, Ismail Haniyeh, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri et Yahya Sinwar. Parmi les chefs d’accusation énoncés à l’encontre de Netanyahou et de Gallant figurent « le fait d’affamer des civils comme méthode de guerre », « le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé », « le fait de causer délibérément de grandes souffrances ou des blessures graves », « le fait de diriger intentionnellement des attaques contre une population civile en tant que crime de guerre » et « d’autres actes inhumains en tant que crime contre l’humanité ».

La Cour devrait faire connaître sa réponse à cette demande dans les semaines à venir. Il faut savoir qu’Israël n’est pas membre de la CPI qui, contrairement à la Cour internationale de justice, est une organisation intergouvernementale non affiliée à l’ONU. Les motifs des accusations sont clairs pour tous. Le 19 mai, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour l’aide humanitaire, Martin Griffiths, a de nouveau souligné que faute d’intervenir dans la bande de Gaza, il y aurait des « conséquences apocalyptiques ». Depuis des mois, les responsables d’agences onusiennes, entre autres, dénoncent les conditions effroyables de famine et de maladie imposées à la population palestinienne, qui continueront à faire des victimes, même longtemps après l’arrêt des massacres en tant que tels.

Espérons que le choc créé dans le monde occidental par la décision bien pesée du procureur Khan incitera les dirigeants à prendre des mesures pour mettre fin au génocide et organiser une paix durable basée sur un développement économique mutuel, conformément à l’approche préconisée par l’Institut Schiller dans son « Plan Oasis ».

C’était l’un des sujets abordés par Mike Billington, rédacteur d’EIR, le 15 mai, lors d’un entretien avec l’économiste américain Jeffrey Sachs, qui connaît bien l’Asie du Sud-Ouest. « Nous avons besoin d’une solution politique et d’une approche économique, a souligné ce dernier. La solution politique est à portée de main, car tout le monde est d’accord là-dessus, hormis deux pays [Etats-Unis et Israël] : un État palestinien doit exister aux côtés de l’État d’Israël. »

Il ne fait aucun doute que les pays arabes de la région veulent la paix et une normalisation des relations avec Israël, ajouta-t-il, mais ils ne peuvent accepter l’apartheid en Palestine « ou pire encore, le génocide ».

« Je suis tout à fait d’accord qu’il existe de nombreuses opportunités pour le développement régional. Il y a une crise de l’eau, et le dessalement est la voie à suivre. Il y a tant de choses qu’on pourrait faire (…). Mais le fait est qu’Israël est aujourd’hui totalement radicalisé et extrémiste par rapport à ce qu’il était il y a un quart de siècle, sans parler des années 1970. C’est un gouvernement extrémiste. (…) Je pense que nous, en tant que communauté mondiale, devons dire stop à l’extrémisme. Nous avons besoin d’un règlement politique. (…) et nous avons besoin d’un cadre économique pour l’accompagner. Et je pense que les deux sont possibles. »