Un dirigeant du Hamas laisse entrevoir d’importantes concessions

Des représentants du Hamas et du Fatah (Autorité palestinienne) étaient à Beijing le 26 avril pour parler de réconciliation et discuter de l’éventuelle formation d’un gouvernement d’unité et de la fin du massacre dans les territoires. Depuis quelque temps, de nombreux acteurs de la région souhaitent voir les dirigeants chinois jouer un rôle diplomatique plus actif en Asie du sud-ouest, notamment depuis le rapprochement obtenu entre l’Iran et l’Arabie saoudite en mars 2023, dont ils ont assuré la médiation.

La délégation du Fatah à Beijing était emmenée par Azzam Al-Ahmad, le haut responsable du groupe, tandis que Moussa Abu Marzouk était à la tête de la faction rivale. Sans toutefois confirmer la rencontre, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré le 26 avril : « Nous sommes favorables au renforcement du pouvoir de l’Autorité nationale palestinienne et soutenons toutes les factions palestiniennes dans leur effort de réconciliation et de renforcement de la solidarité par le dialogue et la consultation. »

Cette rencontre fait suite à des entretiens à Moscou, du 29 février au 2 mars, entre des délégations du Fatah et du Hamas, centrés là aussi sur la mise en place d’un gouvernement sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). À l’époque, Mustafa Barghouti, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, avait déclaré que l’atmosphère n’avait jamais été « aussi proche de l’unité qu’aujourd’hui ».

Un autre dirigeant du Hamas, Khalil al-Hayya, a confié à Associated Press que son mouvement souhaite rejoindre l’OLP pour former un seul gouvernement pour les deux territoires. Selon lui, le Hamas est prêt à désarmer, à condition qu’un État palestinien soit créé en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, dans le cadre d’une solution à deux États. Dans l’interview avec AP publié le 24 avril, il a déclaré que le Hamas accepterait une trêve de cinq ans ou plus avec Israël et dissoudrait son aile militaire en cas de création d’« un État palestinien pleinement souverain » et du « retour des réfugiés palestiniens conformément aux résolutions internationales » sur la base des frontières d’avant 1967.

Malgré des concessions aussi importantes de la part du Hamas, il semble peu probable qu’Israël envisage un tel scénario, du moins tant que le gouvernement actuel reste au pouvoir. En effet, Benjamin Netanyahou ne cesse de clamer son intention de lancer une offensive sur Rafah afin d’anéantir complètement le Hamas, ses dirigeants et ses membres, en dépit des milliers de morts civils que cela entraînerait inévitablement. Khalil Al-Hayya assure toutefois qu’aucune offensive à Rafah ne réussirait à détruire les capacités du Hamas.