Appels à Washington pour un cessez-le-feu

Il est clair que de tous les gouvernements au monde (à l’exception du gouvernement israélien lui-même), c’est l’administration Biden qui serait le plus à même de faire imposer un cessez-le-feu à Gaza et de mettre fin au carnage. Or, elle a refusé à maintes reprises de le faire, affichant ainsi toute l’hypocrisie de sa défense des « valeurs morales occidentales ».

Cependant, au niveau national, l’opposition à cette politique grandit, y compris au sein des organisations juives américaines non affiliée à l’establishment. Elles ont lancé une « semaine d’action », assortie d’actes de désobéissance civile, pour réclamer l’arrêt du génocide contre le peuple palestinien.

Au sein de l’administration également, les désaccords sont nombreux, même si les hauts responsables ne l’admettent pas ouvertement. Comme l’a décrit CNN le 8 novembre : « L’angoisse, le malaise et l’indignation se répandent dans les recoins de l’administration Biden, alors que les forces israéliennes ne montrent aucun signe de relâchement dans leurs attaques constantes à Gaza et que le nombre de civils tués dans l’enclave assiégée (qui se comptent déjà par milliers) continue de grimper. »

Ce sentiment se reflète dans une lettre ouverte circulant parmi le personnel de l’Agence américaine pour le développement international (USAID, qui relève du département d’État), qui a déjà recueilli plus de 1000 signatures. Le texte affirme : « Nous pensons qu’on ne pourra éviter de nouvelles pertes catastrophiques en vies humaines que si le gouvernement des États-Unis demande un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération des otages israéliens et le rétablissement par l’État d’Israël de l’eau, de la nourriture, du carburant et de l’électricité pour la population de Gaza. (…) À plus long terme, nous demandons au gouvernement des États-Unis de se joindre à la communauté internationale et aux organisations de défense des droits de l’homme pour obliger toutes les parties, y compris l’État d’Israël, à respecter le droit international, ce qui implique de mettre fin à l’occupation illégale des territoires palestiniens par Israël et aux colonies dans les zones occupées. »

Au Congrès, plus de 100 assistants parlementaires ont cessé le travail le 8 novembre pour organiser une veillée en hommage aux 10 000 Palestiniens tués à Gaza et exiger, selon le site Common Dreams, de « leurs patrons qu’ils écoutent leurs électeurs et soutiennent un cessez-le-feu immédiat à Gaza ». Dès le 19 octobre, une lettre ouverte avait été signée par des centaines de membres musulmans et juifs du personnel du Congrès, exhortant les législateurs à œuvrer pour un cessez-le-feu à Gaza.

Du côté de leurs « patrons », une résolution portant sur la même revendication a été coparrainée par 17 démocrates de la Chambre des représentants, tandis que 13 sénateurs appelaient à la « cessation des hostilités ». C’est un très faible pourcentage, mais il devrait augmenter au fur et à mesure que la pression des électeurs s’accroît.

Quant à la majorité des élus de la Chambre, pour avoir sévèrement critiqué la guerre de Benjamin Netanyahu contre Gaza, la seule députée américaine d’origine palestinienne, Rashida Tlaib, s’est vu censurée pour avoir « promu de faux récits »…